LE PASSEPORT : note de mise en scène
Il s’agit d’un enfermement non pas carcéral mais politique et psychologique figuré par un poste de douane. Là, se joue la vie d’une femme à qui est refusé le droit de franchir les limites du territoire mais aussi celui d’aimer. L’homme, le douanier, s’est enfermé lui-même, jusqu’à s’interdire tout sentiment, au nom de l’ordre, de l’obéissance aveugle et zélée à l’Etat suprême. C’est une satire kafkaienne sur l’absurdité du système bureaucratique mais c’est aussi, en sous-texte, l’histoire d’un amour impossible.
Ce double enjeu donne toute sa profondeur à la pièce et rend le travail particulièrement intéressant. J’ai choisi deux comédiens ayant une solide formation et une longue expérience, capables de travailler le non-dit, pour fouiller avec eux la psychologie de ces personnages complexes.
L’autre intérêt de cette pièce est l’universalité du propos ainsi que le ton qui s’apparente à celui des films nordiques où le rire, l’émotion voire la tragédie se confondent.