Extrait du Ràmàyana
Durée : une heure
LE RAMAYANA
Valmiki : de condition modeste mais reconnu pour son génie, il vit à la cour dans la province d’Ajodhja au nord du Gange. C’est là qu’il situera le pays de Daçarata, le père de Rama.
Après avoir écrit la « marche de Rama », il se retire dans la forêt pour y vivre en ermite. Selon la légende, il serait arrivé à un tel pouvoir d’immobilité contemplative qu’il aurait été entièrement recouvert par une fourmilière, d’où son nom Valmiki, « fils de la fourmilière »
Naissance, enfance et mariage de Rama
Rama est choisi comme héritier par son père mais la reine kaikéji revendique le trône pour son fils, Bharata, et obtient le bannissement de Rama
Rama s’y enfonce avec son épouse, Sita, et son frère, Laskhamana. A la demande des moines qui vivent dans la terreur, il doit affronter les démons dirigés par Ravana.
Rama intervient pour chasser Valin, le roi des singes, qui avait usurpé le trône de son fils, Sugriva. L’armée des singes s’élance pour enlever Sita.
Le singe, Hanuman, fait un saut prodigieux pour atteindre l’île de Lanka. Il s’introduit dans le palais de Ravana où il retrouve Sita.
Les singes construisent un immense pont pour parvenir à assaillir Lanka. Bataille terrible qui se termine par le duel Ravana-Rama. Grâce à une arme magique, Rama triomphe. Il retrouve Sita mais la belle épouse, ayant été sans doute souillée par le démon, doit être soumise à l’épreuve du feu. Heureusement, le dieu Agni intervient, les flammes épargnent Sita qui revient avec son époux à Ajodhja. Ayant purgé sa peine, Rama est sacré Roi.
Critiqué pour sa faiblesse, Rama se sépare de Sita qui repart dans la forêt auprès de Valmiki. Elle met au monde des jumeaux. Après des années de désespoir, Rama ira les retrouver mais Sita refusera de les suivre. Elle veut retourner à la terre qui va s’entrouvrir pour la recevoir. Rama sacre ses deux fils, l’un pour le nord, l’autre pour le sud et monte au ciel où il redevient Vischnou.
LA COMEDIENNE
CELINE BEDENEAU a été formée à l’école professionnelle d'art dramatique Jean Périmony à Paris.
Diplômée de la Sorbonne (Arts et Lettres, option cinéma ), elle a étudié, entres autres, la mise en scène avec Eric Rohmer, réfléchi pour sa thèse aux rapports du théâtre et du cinéma et publié plusieurs articles ( revue Histoire du Théâtre, éd. Les Belles Lettres, L’Information Littéraire,…). Elle s’est tout particulièrement intéressée au cas d’André Antoine. (Ouvrage en cours.) Elle a mis en scène des œuvres classiques et contemporaines ( Les Adieux de la Grande-Duchesse de Bernard da Costa, plusieurs pièces d’Obaldia…), des créations ( Quand Viendra l’Aube de P.Roudy,…), de nombreuses soirées poésie-musique …
Céline Bédeneau, qui en d’autres temps a également été enseignante, a utilisé ses compétences pédagogiques en animant de nombreux ateliers-théâtre ( écoles, théâtres, M.J.C,…).
QUESTIONS A LA COMEDIENNE
J’ai toujours été curieuse des autres cultures, peut-être parce que j’ai vécu en Bolivie étant enfant et plus tard un an au Liban.
Plus jeune, je faisais partie des amis de l’Orient au Musée Guimet où je me suis liée d’amitié avec une musicienne du Bengale. Autre amitié : Cécile Gordon, spécialiste du kalarippayat en France. C’est sans doute grâce à cette approche d'autres cultures que j’ai pu assez aisément pénétrer cet univers bien qu’ignorant presque tout de l'Inde.( Mais j’ai travaillé ! ) C’est aussi pour cette raison que j’ai osé répondre l’an dernier à une proposition qui m’était faite de participer à la Fête de l’Inde. Cependant, je ne prétends nullement rivaliser avec les somptueux spectacles sur le Ramayana présentés précédemment par des spécialistes. J’y apporte ma touche personnelle en tant que comédienne, avec ma sensibilité et mon imaginaire, d’une manière tout à fait accessible aux plus jeunes.
Tout comédien garde en lui une part de l’enfance. Bien que n’étant pas conteuse, j’ai mis en scène des soirées-conte et j’ai eu plaisir à y participer en tant que comédienne, c’est à dire en utilisant toute la palette de mon art. De plus, étant contre le cloisonnement, j’apprécie cette liberté que permet le conte de faire intervenir la musique _ voire de créer des sons _, la danse, etc.
ADAPATATION A LA SCENE
Mais ces atouts peuvent aussi être un handicap : une intrigue trop complexe à suivre et des personnages qui défilent en si grand nombre _ qui plus est avec des noms impossibles à retenir pour les français _ que le public n’a pas le temps de s’attacher à eux. D’autre part, si l’artiste veut respecter l’œuvre, il se doit d’être très pointilleux quant à la traduction ( mais aucune ne rendra l’équivalent du texte sanscrit ) et ne pas oublier qu’il s’agit d’un texte sacré se référant à l’hindouisme.
Cependant, ayant été sans cesse adapté, découpé, traduit, diffusé en Inde et ailleurs, et ce, pendant des générations, le Ramayana peut se prêter à maintes interprétations. Il a été conté sous toutes les formes, avec musiques, danses, chants, instruments, ou simplement narré, avec décors ou sans décors et sur des durées tout aussi variables pouvant atteindre plusieurs heures. Pour ma part, ayant à faire à de jeunes spectateurs, voire très jeunes, j’ai opté pour un spectacle court (50mn à 1 h). De plus, afin de finir sur une note heureuse et attendue des enfants, ainsi que pour éviter de rendre l’histoire complexe, je préfère arrêter le conte au livre 6. Pour la même raison, je le commence au livre 2. C’est aussi par souci d’authenticité : en effet, les livres 1 et 7, de qualité inférieure, ont été rajoutés par la suite afin de diviniser Rama.
Seule en scène, j’ai choisi de garder le côté « il était une fois » donné par la narratrice qui intervient par intervalles. Mais j’ai privilégié une forme très vivante, en incarnant si possible les différents personnages, le tout dans une atmosphère safranée, parfumée d’encens et colorée.
LES PERSONNAGES PRINCIPAUX
Rama. Assimilé à Vishnou, plus ancien que Krishna mais son culte est relativement récent.
Représenté sous les traits d’un homme au teint sombre, portant un arc et des flèches.
Epoux aimable, généreux, fidèle, courageux et loyal chef de guerre.
C’est l’incarnation de la déesse Lakshmî ( La Fortune ), déesse de la chance et des bénédictions terrestres.
Panthéon de l’hindouisme. Il est révéré dans un grand nombre de lieux saints sous les
apparences d’un singe plus ou moins humanisé. C’est un gardien rempli de
bienveillance et c’est en son honneur que les singes sont considérés comme des
animaux sacrés.